Le voilà qui s’installe, place la caravane sur le champ de foire, dresse l'auvent en guise d’étal, se met en jambe et en bon bonimenteur nous vante sa marchandise, bande ses muscles, part au combat. Jusque-là rien de bien anormal si ce n’est que… la marchandise en question n’est rien d’autre que lui-même. Quand un homme à la cinquantaine tapée se retrouve au chômage dans notre société, le désespoir peut le me-ner loin dans la détresse. Tel un boxeur il exécute ses passes, cogne l’adversité, ne se résigne pas, se brade, se solde : « Allez, allez, messieurs dames, il n’est pas beau mon corps, venez tâter du biscoteau, il pourra même se tuer à la tâche pour vous, pas besoin d’un CDI, étudie toutes propositions. Se vend au prix du mort ! » Ce camelot de l’O.S has been nous fait rire, bien rire. Certes l’arrière-gout est un peu amer, un petit gout de bile : jaune. Car bien réelle, cette question des travailleurs remerciés est en permanence d’actualité, Goodyear, Arcelor Mittal et tous les autres jonglant avec les licenciements économiques et plans sociaux dans le déni de l’humain et tout à la gloire de l’économie de marché.

Spectacle tout public, car l’humour à tiroir est bien là, c’est rondement mené. A l’image de ces marchands ambulants, colporteurs forains de nos marchés, le grand jeu de foire est donné, le baratin émeut et fait sourire son auditoire bien attentif au jeu.




Le vivant au prix du mort
Grande braderie quinquennale
Création 2012
2L au quintal
Ecriture et interprétation : Bernard Llopis
Mise en scène : Doreen Vasseur


Le site de la compagnie


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