Devenir le personnage central de la pièce, voyager dans sa mémoire, entendre ses dialogues intérieurs. Nous prenons solitairement place dans un parcours qui nous déplace dans le temps et dans l’espace, une remontée dans les souvenirs du personnage se rendant à un enterrement dont force est de constater que nous lui prêtons notre corps. Ses pensées, ses visions deviennent nôtres, le temps d’un aller-retour en train, le temps d’un aller-retour entre lui et nous, le temps d’un flash-back dans ses souvenirs. Le paysage défile à travers la vitre du wagon, les souvenirs affluent à travers le casque audio et l’apparition des autres protagonistes.

Stupéfiante mise en scène où le spectateur est au cœur de la pièce, en son centre. Il prête son apparence à l’acteur principal. Tout est écrit, tout défile, le paysage, les illusions, la mémoire et les fantômes, mais tout ne vit que si nous prenons place dans le train, si nous acceptons d’être en partance pour l’intime d’un autre. Étrange situation que nous ne pouvions jusqu’à présent vivre qu’en étant lecteur. Ici, nous l’avons vécue comme acteur. Nous sommes le centre de la mise en scène et de l’espace. La pièce s’articule autour de nous et en nous.




Un doux reniement
Et si j’étais un autre
Création 2012
Cie du Veilleur
Mise en scène : Matthieu Roy
Avec Philippe Canales, Romain Chailloux, Johanna Silberstein

Le site de la Compagnie

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